La génétique et le Tantra – les secrets des neurohormones et du bonheur en couple (4)
L’amour éternel dure 3 ou 4 ans
Il y a 2000 ans, Ovide a écrit le poème « Remèdes à l’amour ». En voilà un extrait : „Tu ne peux faire un pas de plus car penser à elle t’empêche même de marcher, elle apparaît devant tes yeux à tout moment. Ne t’en fais pas, il y a un remède contre cela : sois tout le temps avec elle, encore et encore, et même lorsque tu as envie d’être seul, reste encore avec elle. Et même lorsque tu voudras t’éloigner un peu d’elle, fais l’amour avec elle encore une fois. En peu de temps, si tu répètes cela, tu sentiras que tu veux t’enfuir aussi loin que possible pour ne jamais la revoir.”
Le phénomène est tout à fait réel. Lors d’une discussion entre un maître spirituel et deux amoureux, celui-ci conseillait avec insistance de ne pas continuer à habiter ensemble. Voilà ses mots : „Si vous n’obéissez pas à mon conseil et si vous continuez à habiter ensemble, dans un an vous en aurez tellement assez l’un de l’autre que vous serez écœurés en vous rencontrant.” Cela ressemble beaucoup à ce qu’Ovide dit à la fin de son poème…
Il existe une histoire sur ce thème dans la tradition orientale. Une princesse était tombée amoureuse d’un serviteur très rustre et inculte et voulait l’épouser à tout prix, ce qui allait certainement mener à la ruine de l’empire. Le grand empereur ne dit pas non car, à ce stade où ce sont les hormones qui mènent la danse, les amoureux n’obéissent à personne d’autre qu’à leurs impulsions, et s’ils rencontrent une opposition, ils désirent encore plus fort ce qu’il leur est interdit. Donc, comme il était sage, le père dit : „Ma fille, je suis d’accord pour que tu épouses ce jeune homme à une condition : vous devez passer ensemble un mois enfermés dans la même pièce. Vous aurez tout à votre disposition et si après un mois, tu veux toujours l’épouser, on fera une grande fête et cet empire sera le vôtre.” La princesse répondit, heureuse : „Un mois ce n’est rien, c’est toute une vie que je veux vivre avec lui.” Après trois jours passés ensemble, elle commençait à gratter à la porte comme un chat, après une semaine, elle suppliait ceux qui apportaient la nourriture, après deux semaines, chaque parole de son amoureux l’irritait, et à la fin du mois, elle aurait tout donné pour échapper à cette prison ! Lorsque le sage empereur ouvrit la porte, la princesse l’embrassa et lui dit : „J’ai très bien compris ta leçon. Je ne veux plus l’épouser. Dorénavant, j’obéirai toujours à tes conseils.”
Ces exemples confirment les conclusions des scientifiques. Il faut un effort conscient et déterminé pour surmonter nos instincts motivés uniquement par le plaisir et la satisfaction personnelle. Dans le cas contraire, nos instincts nous obligeront à rester cantonnés dans les limites de notre destinée biologique et les états vécus ensemble, les énergies partagées et l’échange hormonal automatique conduiront à la production d’hormones caractéristiques de relations de couple courtes qui se finissent tristement.
Dans les termes du système Yoga, cela revient à dire que nous devons élever notre niveau de conscience afin d’atteindre et de dépasser Anahata Chakra, le niveau à partir duquel le bonheur de l’autre est plus important que notre propre plaisir et notre propre bonheur. Tous ceux qui aspirent à évoluer doivent monter, individuellement ou en couple, au-dessus du centre subtil du cœur. Alors, nous pourrons être très optimistes car ainsi nous remplirons la condition qui rend possible une relation de couple heureuse, fondée sur la transcendance de l’instinct et de l’égoïsme individuel, sur l’amour sacré et transfigurateur, sur l’amour mutuel, sur le respect, la compréhension et la bienveillance. Cela rendra possible une relation de longue durée, et pourquoi pas, de toute une vie. Bien sûr, cela implique un effort soutenu, continu, puisque nous ne sommes pas biologiquement programmés pour fonctionner de cette manière.