Éloge de la vitalité et des rondeurs féminines

 In Tantra

« Car le parfait consiste en choses rondes. »   Ronsard

La tradition millénaire du tantra insiste sur l’importance de l’harmonie et de la vitalité du corps physique dans la pratique spirituelle. La voie tantrique ne refuse pas, ne nie pas le plan physique ; au contraire, elle nous enseigne une attitude d’ouverture envers la vie dans tous ses aspects. Le philosophe Jean-Jacques Rousseau a écrit : « Un corps débile affaiblit l’âme. ». En effet, le corps physique est notre véhicule fondamental sur le chemin de l’évolution spirituelle. Il nous appartient donc d’être attentifs à ses besoins, à son équilibre. Une vitalité débordante nous rend plus efficaces dans notre pratique spirituelle, et capables d’expérimenter des états encore plus intenses et profonds, particulièrement lors des fusions amoureuses.

 

La vitalité dépend principalement du premier chakra, Muladhara Chakra, dont la zone de projection physique se situe au niveau du périnée, entre l’anus et le sexe. Son activation harmonieuse permet l’afflux des énergies vitales dans l’être, de l’énergie de base nécessaire et préalable à toute évolution spirituelle authentique. La dynamisation équilibrée de ce centre de force (appelé aussi centre racine) constitue l’assise sur laquelle va s’appuyer notre pratique spirituelle, l’énergie vitale étant le combustible nécessaire à nos efforts d’élévation intérieure et de sublimation.
Les femmes aux formes rondes et épanouies sont pleines de vitalité. On les associe spontanément au bien-être, à la joie et à la santé (d’ailleurs ne dit-on pas : « Quand l’appétit va, tout va !). Bien sûr, il est ici question de rondeurs naturelles et harmonieuses, il ne s’agit pas de tomber dans l’excès de poids mais de jouir d’un corps sain, à la fois généreux et dynamique, aux formes bien proportionnées : des fesses et des cuisses pleines et fermes, des seins opulents, une taille fine (en liaison avec l’activation du centre de force Manipura Chakra et de notre feu intérieur)… des formes qui inspirent aussi la sensualité et la volupté.

Des travaux scientifiques viennent confirmer ce que nous fait pressentir notre bon sens. James Watson (Prix Nobel 1962 pour sa co-découverte de la structure de l’ADN) soutient dans une étude que les femmes suffisamment vitales bénéficient souvent d’un état de bien-être intérieur très satisfaisant et d’une production accrue d’hormones sexuelles, ce qui conduit à l’éveil et à l’accroissement de leur libido, de leur désir érotique et amoureux. Les femmes qui disposent de formes rondes et harmonieuses ont ainsi une vie sexuelle plus épanouie que celles qui sont maigres ou anémiques. Watson a également observé que les personnes aux formes généreuses atteignaient plus facilement le succès, y compris dans le plan matériel. La minceur excessive génèrerait au contraire des sentiments d’insécurité, de pessimisme, de manque de joie de vivre, de frustration, et même d’angoisse ou de dépression. Watson dit qu’« une personne maigre est presque toujours insatisfaite ». En effet, un poids plus important (mais non pas excessif…), particulièrement au niveau des cuisses et des fesses, met à notre disposition une plus grande quantité de leptine (hormone liée à l’appétit et au sentiment de satisfaction), ce qui va générer une sécrétion accrue d’hormones mélanotropes (MSH) et d’endorphines. Les hormones mélanotropes sont étroitement liées au désir sexuel, et les endorphines sont bien connues pour être associées aux états de plaisir et de bien-être. Elles sont synthétisées par l’hypophyse et l’hypothalamus et il est intéressant de noter que dans la tradition du yoga ces glandes sont en relation directe avec le centre de force Ajna Chakra, encore appelé troisième œil. [Une autre source de MSH est l’exposition au soleil ; les bains de soleil (en dehors des heures les plus chaudes et si possible complètement nu) ont ainsi des effets très positifs dans ce sens.] La dictature de la minceur est une invention du XXe siècle. Si l’on étudie l’évolution des mentalités à travers les magazines féminins, le poids idéal d’une femme mesurant 1,68 m serait passé de 60 kg en 1933 à 48 kg en 2001…
Ce culte récent de la maigreur chez les femmes est principalement issu du monde de la mode qui a cherché à imposer une image de la femme faible et désincarné. Sur les podiums, la morosité et la tristesse sont souvent à l’honneur et il est demandé aux mannequins de ne surtout pas sourire. On sait que celles-ci en sont souvent réduites à chercher un substitut de bonheur dans des « paradis artificiels ». Ne parlons pas des photos retouchées dans les magazines pour faire apparaître les femmes encore plus minces qu’elles ne le sont en réalité et qui ont des effets désastreux sur les adolescentes qui se projettent dans l’image de ces femmes virtuelles. Le paradoxe est qu’il a été démontré (dans une étude menée par la psychologue Philippa Diedrichs en Grande-Bretagne) que les mannequins très maigres ne faisaient pas augmenter les ventes des produits dont ils étaient censés assurer la promotion ; c’est même le contraire.
Cette obsession de la minceur et cette pression exercée sur les mannequins ont été poussées tellement loin que certains modèles, manifestement malades et anorexiques, ont fini par succomber à la sous-nutrition. Suite à ces scandales, quelques pays ont enfin commencé à mettre en place des règles interdisant à certains modèles de défiler en dessous d’un certain indice de masse corporel (IMC). Les histoires de Crystal Renn et Inga Eiriksdottir illustrent bien le début d’une prise de conscience par rapport à ces dérives. Toutes deux sont passées par des phases d’anorexie et se sont infligées de graves privations de nourriture. Elles ont finalement réagi et refusé de se faire souffrir davantage. Inga Eiriksdottir pratique d’ailleurs assidûment le yoga et elle dit que cela l’a beaucoup aidé. Depuis qu’elles ont eu le courage d’arborer des formes plus plantureuses, leurs carrières respectives ont pris un nouvel essor, ce qui montre bien que la tendance est de revenir à des formes plus naturelles et si délicieusement féminines. Elles font maintenant partie de ce qu’on appelle les « glam-and-curvy models », ces mannequins qui assument des rondeurs généreuses et qui connaissent un réel engouement à l’heure actuelle. L’une d’entre elles, Amy Lemons, s’est entendue dire un jour : « Tu es une jolie fille, mais tu respires un peu trop la santé à mon goût. ».  Cette remarque absurde est très significative de la mentalité de beaucoup d’hommes à qui il semble qu’une femme pleinement épanouie dans ses potentialités fait peur. Ces hommes recherchent non pas la beauté, la santé et la vitalité chez une femme, mais la fragilité et la faiblesse. Peur de ne pas être à la hauteur ? De ne pas pouvoir les garder sous leur contrôle ?

L’art a pourtant toujours vanté la volupté et la sensualité qui se dégagent de femmes aux formes opulentes. Citons ici pêle-mêle quelques exemples.
L’Aphrodite, puis la Vénus callipyge de l’antiquité gréco-romaine a été représentée dans de magnifiques statues que nous pouvons encore admirées. Le terme « callipyge » vient du grec kallos, beauté, et pugê, fesse, et cela désigne une femme qui a de belles fesses, harmonieusement arrondies, nous ne sommes donc pas étonnés que les Anciens se soient plu à représenter ainsi la Déesse de l’amour et de la féminité.

 

Georges Brassens, dans sa chanson Vénus Callipyge, nous disait d’ailleurs :
« Que jamais l’art abstrait,
Qui sévit maintenant,
N’enlève à vos attraits
Ce volume étonnant. »
La peinture n’est pas en reste. Pensons par exemple aux œuvres du Titien (comme cette Vénus au miroir) ou de Rubens, à l’époque où le grand poète Ronsard évoquait la « divine corpulence » de sa bien-aimée.
 

 

 

Plus proche de nous, Renoir a peint des femmes rayonnantes, éclatantes de santé et de vitalité (comme cette Baigneuse aux jambes croisées).
Dans l’univers de la bande dessinée également, les héroïnes sont souvent pulpeuses, à l’image de Druuna (ci-dessous), ou des belles du dessinateur Manara.

 

 

 

 

Un dernier exemple : le cinéma a fait de Marilyn Monroe une véritable icône de la sensualité et de la beauté féminines. Et aujourd’hui encore, les formes plantureuses de Monica Bellucci la place au premier rang des fantasmes des Français.

 

L’énergie vitale soutient tout l’Univers. Les rondeurs et les courbes naturelles d’une femme en sont la manifestation la plus belle et la plus évidente. Elles sont un véritable appel au plaisir, à la joie de vivre et au bonheur, à la confiance en nous et en la vie.
Et d’ailleurs, comme l’a dit le génial poète Khalil Gibran : « Votre corps connaît bien la légitimité de ses droits et jamais n’acceptera d’être frustré. Votre corps est la harpe de votre âme. »

 

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