La génétique et le TANTRA – les secrets des neurohormones et le bonheur en couple (7)
La génétique n’est pas impressionnée par la non-éjaculation
Phényléthylamine, ocytocine, testostérone et dopamine, l’histoire d’amour semble puissante et sans fin, la vie est idéalisée, tout est vu au travers de lunettes roses, l’être aimé est « le ou la plus… ». C’est le moment culminant de la relation amoureuse. C’est dans cette manifestation de l’amour que se trouve la clef du bonheur et d’une relation harmonieuse, stable et de longue durée. Si les deux amoureux s’engagent dans une relation érotique de type « sexualité instinctuelle » (c’est-à-dire subordonnée à la programmation génétique qui désire la fécondation du partenaire), se maintenant ainsi au niveau des mammifères, quoi qu’il veuillent ou croient, l’attraction érotique, qui est le moteur énergétique de la relation, diminuera et disparaîtra en peu de temps.
Si les deux amoureux choisissent de travailler ensemble consciemment et avec persévérance pour avoir une relation tantrique spirituelle réelle et non imaginaire, ils seront à même de dépasser les blocages génétiques et pourront bâtir une relation de couple heureuse et de longue durée. Même du point de vue de la génétique, une sexualité vécue en vue de la fécondation et une relation affective heureuse de longue durée sont autant l’une que l’autre basées sur la production constante de certaines hormones, pourtant spécifiques à chacune.
La tempête hormonale qui se déclenche pendant l’amour sexuel instinctuel (de fécondation) fait en sorte que la dopamine et la testostérone augmentent beaucoup jusqu’au moment de l’orgasme avec ou sans décharge. La phényléthylamine, drogue naturelle euphorisante, et l’ocytocine, hormone de l’amour, augmentent elles aussi, mais pas autant. Le cerveau fonctionne ainsi comme sous l’influence d’une substance psychodynamisante. Après l’orgasme, la dopamine diminue de façon dramatique, produisant les symptômes habituels du sentiment de déprivation. C’est là que se trouve la clef du sevrage. La réaction tend à être immédiate dans le cas des hommes qui ont éjaculé (où la testostérone diminue aussi à cause de l’épuisement des testicules survenue lors de l’éjaculation) ; elle est plus lente dans le cas des femmes qui ont eu un orgasme avec décharge énergétique. Dans le cas de ceux qui ont contrôlé l’éjaculation ou la décharge, elle n’est pas aussi terrible, mais reste pourtant significative. Donc soyons conscients que cette réaction de déprivation existe dans tous les cas, elle n’est pas suspendue complètement même si la décharge ne s’est pas produite, c’est ce dont il faut se souvenir. Elle se produit en liaison avec l’engagement du couple dans une interaction érotique de type instinctuelle.
Les effets de la diminution du niveau de testostérone sont donc présents aussi chez les hommes qui n’ont pas éjaculé ou chez les femmes qui n’ont pas perdu l’énergie. Si on arrive à ce point sans compenser par la présence d’autres hormones (l’ocytocine ou les endorphines), on pourra observer un certain état d’irritation et de rejet, d’irascibilité irrationnelle, chez les hommes une très grande sensibilité aux observations féminines « d’après » qui se manifeste parfois sous forme d’accès de colère et, chez les femmes, un état d’irritabilité et de frustration.
Beaucoup d’hommes se plaignent : « Je fais l’amour avec ma bien-aimée pendant quelques heures dans des positions qui activent les centres énergétiques subtils, on finit de faire l’amour, c’était très bien, et pourtant une demi-heure après elle est nerveuse et désagréale ; qu’est-ce que je dois faire, que veut-elle de moi? ». Pourquoi sa bien-aimée est-elle nerveuse ? La neuroscience décrit ce phénomène comme étant le schéma classique de la sexualité instinctuelle qui détermine l’apparition de la prolactine et la diminution de la testostérone : la femme n’a pas compensé cette diminution par une production suffisante d’ocytocine.
Assez des tempêtes hormonales en cascade ?
Au moment où la testostérone et la dopamine diminuent, si l’ocytocine (implicitement la sérotonine, l’hormone du contentement et de l’optimisme) et la phényléthylamine (l’hormone du bonheur euphorique) ne compensent pas, ce qui est possible si la sexualité s’est manifestée de façon instinctuelle et s’il n’y a pas eu de manifestations très tendres, très affectueuses et très raffinées à la fin de l’acte érotique, une autre hormone intervient, considérée comme un frein à la sexualité – la prolactine.
C’est l’hormone qui signale au corps la satiété, le sentiment qu’il en a assez, et qui répond aux effets de la diminution de la dopamine produisant l’excitation sexuelle, diminution qui induit un état réfractaire envers l’érotisme. Naturellement, la prolactine est associée à la diminution de l’intérêt sexuel chez les femmes qui allaitent. Le niveau de prolactine peut être un indicateur de la saturation sexuelle et de la relaxation, parfois même associée à un rejet. Un pourcentage élevé de prolactine est considéré comme responsable de l’impuissance et de la perte complète de la libido.
Compte tenu de toutes ces informations, on peut conclure que l’expérience érotique dominée par l’instinct de perpétuation de l’espèce est pour le cerveau une véritable « tempête hormonale » suivie d’une « gueule de bois aversive ». Ce sont là les termes d’une description la plus honnête qui soit. Et les recherches montrent que la restauration complète de ces quatre hormones (phényléthylamine, dopamine, testostérone et ocytocine) afin qu’elles s’équilibrent à nouveau prend environ deux semaines !
Et que font les amoureux ? Lorsqu’ils ressentent sur leur propre peau les effets de l’érotisme instinctif et l’apparition de l’agitation, de l’irritabilité ou de la frustration, ils se disent : « Si nous faisons l’amour encore une fois, peut-être que ça ira mieux ! ». Mais s’ils ne changent rien à leur façon d’aborder l’érotisme et s’ils laissent agir seulement leur instinct, cet instinct qui contrôle aussi l’éventuelle éjaculation, cela renforce la tempête hormonale. Une deuxième fusion amoureuse dans les deux semaines suivantes, réalisée de la même manière instinctive, c’est-à-dire ne dépassant pas Muladhara, Swadistana et Manipura Chakra où sont produites automatiquement les hormones dont nous avons parlé, accentue au contraire le déséquilibre…
Lorsque le déséquilibre s’accentue, la production de prolactine va signaler au cervelet que quelque chose ne va pas. Mais chez qui ? Parce que l’homme commun n’est pas capable d’un discernement correct, ce sera automatiquement l’autre qu’il accusera inconsciemment. Les sentiments d’insatisfaction et de saturation seront projetés sur l’être aimé. Le subconscient commence à lutter contre celui ou celle qu’il identifie comme étant la cause de la détresse, de l’insatisfaction, de l’irritation : l’amoureux(se). Inconsciemment dans un premier temps, de manière de plus en plus évidente et ouverte avec le temps, cela ira jusqu’au phénomène de rejet total de l’autre.