Pranayama – La pratique de la respiration contrôlée
Le Pranayama inclut toute une série de techniques de respiration et de concentration mentale qui permet le déplacement et la dilatation volontaire des organes respiratoires, d’une manière rythmique et intensive. Elle est composée d’une suite d’inspirations (puraka), expirations (rechaka) et rétentions du souffle (kumbhaka), succession prolongée, subtile et soutenue.
Concernant le rôle distinct des phases du processus de pranayama, la tradition yogique affirme que puraka (l’inspiration) stimule l’organisme, rechaka (l’expiration) élimine l’air vicié ensemble avec ses énergies associées, aussi bien que les toxines, et kumbhaka (la rétention) distribue l’énergie dans le corps entier. Les mouvements respiratoires impliquent :
· une expansion à l’horizontale (dairghya);
· une montée verticale (aroha) et
· une extension circulaire (visalata)
des poumons et de la cage thoracique.
Grâce à l’apport abondant d’oxygène généré par la discipline et l’expansion de la respiration, des transformations chimiques bénéfiques se produisent dans notre corps et les phénomènes exceptionnels de transmutation biologique s’amplifient, étant de loin supérieurs à ceux qui ont lieu pendant la respiration commune qui se réalise automatiquement pour soutenir la vie dans tout être humain. Le pranayama ne signifie pas seulement le contrôle de la respiration, même si le prana se manifeste par le souffle. Le prana est en rapport avec vayu tattva, l’élément subtil de l’air et du mouvement. Pour cette raison, parmi les modalités essentielles de transformation radicale et d’évolution rapide, pranayama – qui signifie en réalité le contrôle du flux de prana réalisé par une respiration rythmique et harmonisée de façon créatrice ainsi que les métamorphoses et les transformations spirituelles que le yogi vise – est primordial en YOGA. En dernière instance, toute technique de pranayama est aussi une modalité de croître notre ”dépôt” d’énergie, prana, en améliorant ainsi l’état de notre santé et de notre vitalité, en acquérant graduellement des pouvoirs paranormaux surprenants pour l’homme commun. Le pranayama permet, de même, le contrôle du mental (qui contrôle le prana dans le cadre des techniques de pranayama). Pendant la vie, l’âme (jivatma) et le mental maintiennent le prana à l’intérieur du corps physique, jusqu’au moment où, au moment de la mort, tant le prana que le mental et l’âme (jivatma) quittent le corps physique.
En Tantra Yoga, le prana est utilisé tant pour intensifier les pouvoirs psychiques latents, exceptionnels, les siddhi-s, que pour la réalisation suprême – la libération spirituelle. Les yogis capables de faire monter l’énergie fondamentale, Kundalini Shakti, perçoivent le prana dans de nombreuses manières nuancées, et le transposent au plan perceptif, souvent sous la forme d’une lumière mystique caractérisée la brillance des jeux fascinants de ses rayons ainsi qu’à travers certains sons d’une harmonie et d’une beauté incroyables.
Dans l’occultisme et la magie hindoue, le prana est aussi considéré comme étant la source d’énergie de tous les pouvoirs magiques. Les magiciens utilisent le prana pour dynamiser l’imagination et la volonté, qui représentent les clefs de voûte du Principe Mental Créateur, celui-ci étant l’instrument de contrôle tant de tout œuvre magique que de la transformation spirituelle.
En Ayurveda, vata – qui est l’une des trois humeurs (dosha-s), est un terme qui a été considéré comme synonyme de prana. Le célèbre traité médical Charaka Samhita explique les fonctions du vata en termes similaires à ceux utilisés dans les textes de Yoga pour expliquer les fonctions du prana. Les mouvements respiratoires des poumons, activés par l’énergie pranique inférieure, représentent l’une des manifestations directes et perceptibles de l’activité du prana.