La continence masculine – un nouvel abord (I)
„La conquête de l’inconscient par la conscience est la seule révolution réelle, le seul progrès digne de ce nom que l’humanité peut espérer.” Rajneesh
Lorsque nous nous rendons avec une barque sur une eau douce, nous pouvons jouir librement de la beauté de la nature, du ciel clair, des rayons du soleil jouant parmi les feuilles des arbres, mais, avant tout, nous pouvons contrôler le cours de la barque. Lorsque la rivière s’approche d’une cascade, les eaux sont de plus en plus agitées et tourmentées. Un batelier habile sait comment gérer la barque dans ces conditions, sans se mettre en péril pour atteindre la cascade. Il sait qu’il y a un point où, s’il y arrive, il va perdre le contrôle de sa barque et va tomber dans la cascade . Avant ce point, il y a un point de sauvetage in extremis. Là, même s’il a encore des chances d’échapper, la lutte avec les eaux agitées le sollicitera énormément. S’il veut apprendre à jouir de la navigation de plaisance, l’expérience va lui montrer comment limiter à bon escient ses voyages dans la zone où le contrôle est facile. La situation est la même pour les hommes dans l’interaction amoureuse , qui peut être divisée en trois segments. Il y a un segment de début, qui ressemble à la conduite d’une barque sur une eau plate, un segment médiane comme la navigation dans des eaux agitées et un segment final, qui peut être comparé à la chute dans la cascade, si la décharge survient. Ce segment implique d’éviter la chute, dans le cas de la pratique de la continence amoureuse. Éviter la décharge, la chute dans la cascade signifie métaphoriquement parlant atteindre la continence sexuelle.
Comme John Humphrey Noyes l’affirme dans son ouvrage «La continence masculine», «l’éternelle objection à cette méthode (la continence amoureuse – NDLR) est (…) le fait qu’elle ne se retrouve pas dans les habitudes d’accouplement des autres animaux. Mais on pourrait dire la même chose à propos de l’habitude de cuisiner, de porter des vêtements, de vivre dans des maisons et de presque toutes les activités de l’homme civilisé: celles-ci sont anormales et non naturelles. Une adhésion trop serrée aux habitudes des animaux nécessiterait de nous faire oublier le langage et de commencer à marcher à quatre pattes. D’autre part, s’il est naturel (…) que les êtres rationnels abandonnent l’exemple des animaux et améliorent leur nature par des inventions et des découvertes dans toutes les directions, il faut avouer que tant que les hommes et les femmes ne trouveront pas un moyen de s’élever au dessus de la performance sexuelle des animaux en les plaçant dans leur culture morale, ils mèneront leur existence dans un état de délabrement naturel».
La fonction amoureuse et la fonction de reproduction – deux questions distinctes qui utilisent le même système physiologique
Les fonctions liées à l’amour et à la reproduction et qui sont effectuées par les organes sexuels sont néamoins distinctes l’une de l’autre et peuvent être séparées de façon pratique. Concrètement, ces deux fonctions sont vécues sous la forme de l’orgasme (la fonction amoureuse) et de l’éjaculation (la fonction de reproduction). En raison de l’ignorance de ces aspect et de la physiologie de l’organisme qui permet d’atteindre séparément ces deux fonctions , ce qui permet la réalisation de la continence tant par les hommes, que par les femmes (ceci étant plus facile pour les femmes), la plupart des couples dans la société souffrent d’une insatisfaction réelle sur le plan amoureux. Nous allons maintenant décrire brièvement quelques détails de la physiologie, qui expliquent comment l’orgasme chez les hommes peut se produire sans éjaculation, puisque le corps est équipé de tous les mécanismes et les circuits nerveux nécessaires à la continence masculine.
Le substrat physiologique de la continence masculine
Que se passe-il en fait dans le corps de l’homme lors de la stimulation érotique? Du point de vue physiologique, la stimulation sexuelle provoque la décharge des neurotransmetteurs des nerfs caverneux au niveau des structures du pénis. Cela conduit àla relaxation des muscles lisses et à l’apparition des phénomènes suivants: augmentation du débit sanguin au niveau du pénis, dilatation des artères et des artérioles; accumulation de sang dans les sinusoïdes qui se dilatent; réduction de l’écoulement du sang revenant du pénis du fait de la compression des plexus veineux. Par l’augmentation du flux sanguin entrant et par la réduction de celui sortant du pénis, les structures du pénis ainsi que la pression dans les corps caverneux augmentent fortement, ce qui fait que le pénis se lève (phase de pleine érection ).
Les nerfs caverneux qui transmettent les impulsions nerveuses responsables de la physiologie de l’érection et aussi de la décharge chez les hommes sont faitsde plusieurs types de fibres nerveuses qui proviennent de la zone sacrale de la moelle épinière, de la zone inférieure thoracique de la moelle épinière et du cerveau. Les impulsions nerveuses provenant de la moelle osseuse ou du cortex ont un rôle de coordination de la physiologie de l’amour. Les impulsions au niveau du cerveau sont transmises par les fibres nerveuses qui vont du cerveau vers tous ces systèmes de transmission des impulsions nerveuses, offrant ainsi un support physique à la manifestation du contrôle conscient nécessaire à la réalisationde la continence sexuelle.
Nous avons donc trois circuits nerveux principaux qui servent les fonctions de l’amour et de la reproduction : celui réflexe qui se ferme au niveau de la moelle épinière sacrée – le circuit inférieur, correspondant à Swadhistana Chakra, celui qui englobe les fibres de la moelle épinière thoracique inférieure – le circuit intermédiaire, correspondant à une zone énergétique de foyer de liaison entre Manipura Chakra et Anahata Chakra et celui contenant des fibres du niveau du cortex – le circuit supérieur, correspondant à Ajna Chakra. Les impulsions nerveuses circulent à travers ces circuits à la fois vers le haut, du niveau du pénis en direction de la moelle épinière et du cerveau, et vers le bas – de la moelle épinière ou du cortex cérébral en direction des structures du pénis, réalisant ainsi l’intégration des sensations amoureuses et des stimuli érotiques au niveau subconscient (la moelle épinière) et conscient (le cortex cérébral) ainsi que la modulation des mouvements et l’apparition des sécrétions spécifiques à l’interaction amoureuse.
Selon l’attitude et l’intention avec laquelle l’homme fait l’amour, un ou deux des circuits nerveux, ou les trois qui servent la physiologie de ce processus seront impliqués, principalement du point de vue physiologique. L’érection est maintenue grâce à l’activation du circuit inférieur par le désir de fusion. L’amour et le sentiment du dévouement envers l’être adoré active le circuit intermédiaire. Les impulsions provenant du cerveau sont le plus haut niveau d’intégration dans le système nerveux, et correspondent au plus haut niveau de l’intention et de la conscience de l’être. Elles ont le pouvoir de «superviser» le déroulement de l’interaction amoureuse et déterminent à la suite du désir conscient d’atteindre la continence certaines mesures de stoppage ou de correction au cas où «la barque se dirige dangereusement vers la cascade». ~ Fin de la première partie